Durée de vie et qualité des CD/DVD enregistrables ?

Les propos de ce texte paru initialement sur Pla­nète Numé­ri­que en 2004 sont malheureusement toujours d’actualité !

« Met­tez vos pho­tos sur un sup­port inal­té­ra­ble ». Tout le monde a déjà vu au moins une fois cette publi­cité au sujet des CD-R, sup­po­sés péren­ni­ser vos fichiers musi­caux, vidéos ou autres. La plu­part des fabri­cants ou dis­tri­bu­teurs de cd-r indi­que que leur durée de vie est d’envi­ron 100 ans mais des étu­des ten­dent à démon­trer que celle-ci serait moins lon­gue : de 3 à 25 ans selon la qua­lité de fabri­ca­tion du cd-r, la qua­lité de la gra­vure et l’uti­li­sa­tion qui est faite de votre galette.

De même, si un DVD préen­re­gis­tré peut durer entre 50 et 300 ans, Maxell recon­naît lui même qu’une fois gra­vés, les dis­ques DVD-R à ins­crip­tion uni­que résis­tent entre 40 et 250 ans. Et, après ins­crip­tion, les dis­ques réins­crip­ti­bles DVD-RAM, DVD-RW et DVD+RW durent entre 25 et 100 ans.

En fait la réa­lité sem­ble même plus som­bre et vous pour­riez seu­le­ment après 2 ans avoir perdu vos pré­cieu­ses don­nées !

Il est, par ailleurs, illu­soire de recher­cher dans les forums quel serait le sup­port mira­cle, la qua­lité d’une mar­que (nous ver­rons qu’il est dif­fi­cile de par­ler de fabri­cant), pou­vant varier d’un lot à l’autre. Il est donc impor­tant de rap­pe­ler cer­tai­nes pré­cau­tions.

La qua­lité du sup­port :

Il est dif­fi­cile de s’y retrou­ver dans la Jun­gle des fabri­cants et dis­tri­bu­teurs de cd-r car il n’est pas rare qu’un dis­tri­bu­teur achète ses dis­ques à un fabri­cant, y appose son logo, puis achète une autre série à un autre fabri­cant.

Les fabri­cants ori­gi­nels, titu­lai­res de bre­vets de fabri­ca­tion sont : Taiyo Yuden, Ricoh, TDK, Mit­sui, Toatsu, Ver­ba­tim/Mit­su­bi­shi,Pio­neer et Kodak. Ache­ter des cd-r estam­pillés par ces fabri­cants est donc un gage de qua­lité mais ce n’est pas garanti.

D’autres fabri­cants paient des royal­ties aux mem­bres de la pre­mière liste (Ritek ou Lead data par exem­ple). Ils fabri­quent des cd-r pour leur pro­pre compte ou pour d’autres mar­ques (Ritek pourra four­nir Trax­data ou Phi­lips).

En effet, une signa­ture numé­ri­que est assi­gnée à cha­que fabri­cant. Cette signa­ture, gra­vée sur une matrice, fait par­tie inté­grante d’un outil de mou­lage uti­lisé pour la dupli­ca­tion des dis­ques. Lorsqu’un dis­que est inséré dans un gra­veur DVD, le gra­veur véri­fie la signa­ture numé­ri­que avant de pro­cé­der à l’enre­gis­tre­ment selon les moda­li­tés éva­luées et éta­blies par le fabri­cant du gra­veur. Cette pro­cé­dure assure une qua­lité d’enre­gis­tre­ment et une com­pa­ti­bi­lité de lec­ture opti­ma­les.

Il est pos­si­ble d’avoir des infos sur le fabri­cant du cd-r en accè­dant au code ATIP (pour les cd-r) ou ADIP (pour les cd-rw). Des logi­ciels gra­tuits comme DVD iden­ti­fier pour les DVD ou Minfo/Smart­burn pour les CD per­met­tent d’en savoir plus sur nos médias.

Tou­te­fois, il ne faut pas trop se fier à ces codes car sou­vent, le fabri­cant final n’est pas à l’ori­gine de la fabri­ca­tion de tous les com­po­sants.

Donc, si vous ache­tez un cd-r TDK, Ricoh ou Ver­ba­tim, c’est un gage de tra­ça­bi­lité (quoi que j’ai récem­ment acheté des DVD+R TDK qui se sont révélé être, en fait, des Ricoh). Si vous pre­nez un Trax­data ou un noname c’est le con­traire. De plus, il y a le ris­que de la con­tre­fa­çon de signa­ture numé­ri­que qui n’est pas négli­gea­ble (Maxell Canada en a fait les frais récem­ment).

Si les logi­ciels recon­nais­sent le fabri­cant sous sa mar­que indus­trielle (Mit­su­bi­shi Che­mi­cal pro­duit la mar­que Ver­ba­tim), il y a cepen­dant un pro­blème si la cou­che est en cya­nine, de mau­vaise qua­lité, et non en AZO.

Soit c’est une con­tre­fa­çon, soit c’est un pro­duit d’appel de Ver­ba­tim mais dans ce cas l’appel­la­tion AZO est pas­si­ble de fraude.

D’autres élé­ments entrent en ligne de compte : le sub­strat, la cou­che réflec­tive et le colo­rant du sub­strat.

Le sub­strat :

Le sub­strat : l’idéal c’est, bien entendu des cd en verre mais là, pour un usage non pro­fes­sion­nel, il ne faut pas trop y comp­ter. Donc, nos cd-r sont com­po­sés de poly­car­bo­nate (en gros du plas­toc à base de pétrole). La cou­che réflec­tive per­met, comme son nom l’indi­que, de réflé­chir le laser qui va lire le CD. Au départ en or, elle est de plus en plus en argent, pour des rai­sons évi­den­tes de prix. Or, il faut savoir que les dis­ques dis­po­sant d’une cou­che en argent est moins lon­gue que pour ceux dis­po­sant d’une cou­che en or.

His­toire de colo­rant Le colo­rant orga­ni­que peut être de trois sor­tes : cya­nine, phta­lo­cya­nine et AZO.

Le colo­rant uti­lisé par Ver­ba­tim, l’AZO, assure une bonne qua­lité de con­ser­va­tion

Les CD-r à base de cya­nine seront Vert ou Vert/Bleu selon que la cou­che réflec­tive sera en or ou en argent. Ils sont de mau­vaise qua­lité et ne peu­vent pas se con­ser­ver plus de dix ans.

Ceux à base de phta­lo­cya­nine voire d’advan­ced phta­lo­cya­nine seront Or ou jau­nes. Ils sont de bonne qua­lité et devraient théo­ri­que­ment se con­ser­ver 100 ans. Enfin, les Ver­ba­tim à base de AZO sont gris-bleu et peu­vent éga­le­ment se con­ser­ver 100 ans mais sans éga­ler les cd-r à base de phta­lo­cya­nine.

Pour avoir accès à cette infor­ma­tion vous pou­vez uti­li­ser les outils d’ana­lyse de NERO.

Colo­rants, sub­strats, qua­lité de fabri­ca­tion, … sont pri­mor­diaux dans la lon­gé­vité du CD/DVD enre­gis­tré mais cela il faut éga­le­ment pren­dre en ligne de compte la gra­vure.

La qua­lité de la gra­vure :

Alors que les cd audio manu­fac­tu­rés sont pres­sés, vos cd-r sont brû­lés par un laser, ce qui expli­que que leur con­ser­va­tion soit plus pro­blé­ma­ti­ques.

Si la gra­vure est mal faite vous ris­quez non seu­le­ment, dans le pire des cas, de ren­dre votre cd-r illi­si­ble, mais éga­le­ment, et c’est un effet moins connu, de limi­ter dras­ti­que­ment sa durée de vie.

Entre en jeu le fameux taux de bler : Le taux d’erreurs sur les blocs (bler) est une mesure impor­tante de la qua­lité d’un CD. Plus ce taux est fai­ble, meilleu­res sont la fia­bi­lité et la pré­ci­sion d’accès aux don­nées enre­gis­trées, qu’elles soient infor­ma­ti­ques ou musi­ca­les. Tous les dis­ques con­tien­nent des erreurs, même les CD-ROM et les dis­ques de musi­que, mais c’est l’ampleur de ces erreurs qui dis­tin­gue les bons des mau­vais. Le taux d’erreurs sur les blocs cons­ti­tue donc un moyen quan­ti­fia­ble de déter­mi­ner la qua­lité tant des CD-R que des enre­gis­treurs dans les­quels ils sont uti­li­sés. Le taux de bler maxi­mum au-delà duquel votre dis­que est “niqué” est de 220 pour les CD-r de classe 3, 4 et 5 .

Il faut savoir que ce taux s’accroît avec le temps et on con­si­dère qu’à un taux de bler de 50, un dis­que est en milieu de vie.

Ce taux dépend, bien entendu, de la qua­lité ori­gi­nelle du cd-r (le bler des dis­ques à base de phta­lo­cya­nine est moins élevé que ceux à bases de cya­nine.

De même moins la vitesse de gra­vure est éle­vées et moins le bler de départ le sera. Aussi je vous con­seille une vitesse de 4 X pour les Vidéo CD, les CD audio et de 8 X maxi pour les Cd-ROM. C’est à vous de voir.

Par con­tre, une vitesse de 1 ou 2 X n’est pas con­seillée car le dis­que n’a pas sa vitesse d’équi­li­bre et il peut aussi y avoir des erreurs d’écri­ture. Pour les DVD, mieux vaut gra­ver à 1 X.

Je vous con­seille éga­le­ment de deman­der au soft de gra­vure, si c’est pos­si­ble, de cali­brer le laser.

Alors que la qua­lité de fabri­ca­tion du cd-r donne une durée théo­ri­que de 10 à 100 ans, après la phase gra­vure, il ne lui reste plus qu’une durées théo­ri­que de 3 à 25 ans envi­ron.

Vous pou­vez ana­ly­ser l’état de votre dis­que avec les outils d’ana­lyse de NERO. Ou, pour les DVDs vous pou­vez uti­li­ser DVDinfo Pro.

L’uti­li­sa­tion :

Là encore l’uti­li­sa­tion qui sera faite de votre cd-r sera sélec­tive. Bien entendu, je n’ai pas besoin de vous dire qu’il ne faut pas les rayer, met­tre du Nutella des­sus, les faire chauf­fer. C’est évi­dent.

Il ne faut pas per­dre de vue que comme les pots de yaourt, les cd-r vier­ges ont une date de péremp­tion au-delà de laquelle ils sont inu­ti­li­sa­bles (enfin, vous pou­vez tou­jours essayer de les gra­ver si les dis­ques ne se sont pas col­lés entre eux).

Il ne faut donc pas sto­cker les cd vier­ges trop long­temps avant de les gra­ver car ils s’usent plus vite vier­ges que gra­vés.

Il faut aussi :

évi­ter d’écrire sur la par­tie supé­rieure, coté éti­quette, car, para­doxa­le­ment, c’est la par­tie la plus fra­gile car pro­té­gée par une sim­ple cou­che de laque. Uti­li­sez donc des sty­los spé­ciaux pour cd-r (TDK en four­nit).

Ne col­lez pas d’éti­quette.

N’uti­li­sez pas d’alcool (sur le Cd-r j’entends).

Pour leur con­ser­va­tion :

Il faut savoir que les cd-r se con­ser­vent à l’abri de la lumière et du soleil, à une tem­pé­ra­ture entre 5 et 23 ° C (si pos­si­ble entre 16 et 20 °) et une humi­dité de 30 à 50 %.

Pas de sauts de tem­pé­ra­tu­res supé­rieurs à 4 ° par heure. La tem­pé­ra­ture ina­dap­tée cause la dégra­da­tion du sub­strat et rend les pis­tes illi­si­bles.

Les UV et les infra rou­ges dégra­dent éga­le­ment le sub­strat (perte de trans­pa­rence) et de la réflec­ti­vité. Enfin l’humi­dité et la pol­lu­tion dégra­dent les cou­ches et pour­ris­sent le sub­strat.
Ce texte est un résumé d’un arti­cle sur la qua­lité des CD et des DVD, paru en mai 2004 sur Pla­nète Numé­ri­que.
Auteur : Cyber­pic

Adresse d’origine de l’article, il n’est plus en ligne aujourd’hui :
http://www.pla­nete-nume­ri­que.com/arti­cle.php3?id_arti­cle=15

Publié le mer­credi 5 mai 2004 maj samedi 8 mai 2004