Recommandations nécessaires à la réalisation des documents destinés à l'imprimerie

Cet article est destiné à celui qui a besoin de fournir des documents informatiques à une imprimerie, en vue de les reproduire sur une machine offset, en sérigraphie, ou en impression numérique professionnel (laser couleur, jet d’encre).

Note : Ce document à été réalisé en 2000, certains points ont évolués depuis mais le principe reste le même, une mise à jour est prévue prochainement.

• La PAO (Publication Assisté par Ordinateur) est un métier à par entière qui nécessite comme dans tout métier, des connaissances et un savoir faire qui ne s’apprend pas en « deux minutes », ni en un mois, mais exige des années d’expérience pour être un professionnel confirmé. Ce n’est pas parce que l’on a le logiciel Xpress que l’on peu s’improviser maquettiste ou graphiste. Les contraintes des métiers de l’imprimerie imposent un matériel et des logiciels aujourd’hui complexes, et nécessitent évidemment une formation spécifique. L’ordinateur d’un particulier est loin d’avoir la configuration requise. Les outils logiciels de type bureautique du particulier, comme Word, Excel, Publisher et les formats de fichiers qu’ils génèrent ne sont pas prévus pour réaliser des documents de type “professionnel” et leur conversion pose toujours des problèmes pour réaliser un document d’imprimerie que ce soit en offset, en sérigraphie, en tirage numérique couleur. Il existe des standards qu’il s’avère indispensable de respecter si vous souhaitez éviter les problèmes. En voici les grandes lignes :

AU PRÉALABLE :

L’usage des programmes décris ci-dessous, vous garantira une parfaite compatibilité avec le langage Postscript qui est la norme internationale de tout document imprimé aujourd’hui. Le but de tout ceci étant de réduire au maximum les retouches avant flashage des films d’impressions et évidement au final, réduire vos coûts de fabrications.

Les principaux logiciels professionnels et standards des arts graphiques et de l’imprimerie sont :
• Illustrator ou freehand en dessin vectoriel et postscript, formats EPS et PDF
• Photoshop, éventuellement Painter, en imagerie et retouche photo, formats EPS, TIFF, PSD
• Xpress ou Adobe InDesign pour les mises en pages ou PAO.

Les programmes sources de problèmes à éviter :
- CorelDraw, particulièrement en mode vectoriel avec le format EPS, trop souvent des erreurs postscript au flashage.
- Publisher, totalement incompatible.
- Canvas, en PAO et formats EPS.

DANS QUEL FORMAT ENREGISTRER MES DOCUMENTS :

• Pour les documents d’une page : affiche, plaquette, invitation, carte postale… incluant des images bitmap (format TIF), des formes vectorielles (logos, dessins) des polices de caractères, le fichier doit être au format postscript EPS. Vous aurez le moins de problèmes avec le logiciel Illustrator (faite attention à la version du programme, les dernières versions 9 et plus, génères des formats de fichiers pas forcement compatible avec les RIP des flasheuses* anciennes, demandez la version du RIP utilisé et efforcez-vous d’enregistrer vos fichiers EPS dans cette version).

• S’il s’agit d’un document nécessitant une mise en page (PAO) de plusieurs pages : brochure, livre, plaquette… Utiliser impérativement le logiciel Xpress. La plupart des imprimeurs n’ont pas forcement la dernière version, l’idéal est d’enregistrer le fichier sous la version 3.32 ou 4.1 (de cette dernière vous pouvez convertir en 3.32), demander toujours à votre imprimeur. Attention : la version 6 ne permet plus une conversion en 3.32 ou 4.1, mais seulement en version 5. De plus les effets de transparence, dégradés et autres fonctions évoluées ne fonctionnent plus avec des tirages sur des machines de RIP 2 ou 3 parfois…

• Depuis peu, il est possible de fournir à l’imprimeur des fichiers de mise en page au format PDF (Les dernières versions des programmes d’infographie permettent d’enregistrer sous ce format). Ceci à condition que l’imprimeur ou le flasheur soit équipé en conséquence, ne pas hésiter à demander). Attention : certains professionnels ont quelques problèmes avec ce format pour effectuer l’imposition des pages avant impression, et toujours n’hésitez pas à demander. Ce format inventé par Adobe et utilisable au début avec le logiciel de lecture Acrobat Reader, se généralise pour tous les cas de figure. Il a l’avantage de simplifier la vie à tout le monde en permettant de ne fournir qu’un seul fichier du document avec sa mise en page et contenant les images et les polices de caractères. Bien entendu les images doivent êtres au bon format, séparé en CMJN ou RVB et de définition adéquate selon l’usage final souhaité : imprimerie, bureautique, Web…

LES POLICES OU FONTS DE CARACTÈRES À UTILISER :

• Il est fortement conseillé d’utiliser les polices au format Type 1 ou postscript (les polices de format TrueType sont à éviter si votre imprimeur ou le flasheur travail avec des versions de RIP postscript niveau 2 ou 3 parfois, elles se flashent mal et provoque des déplacements !
• Indiquer toujours les polices utilisées et leur type : TrueTypes ou Postscript.

• Il est fortement conseillé de vectoriser les polices de caractères dans les fichiers EPS, sinon vous devez les fournir avec vos documents (En général 2 fichiers par police : la police écran (bitmap) et la police imprimante (TrueTypes ou Postscript)). Une police de remplacement non identique génère toujours des déplacements et oblige souvent à faire des retouches.

LE FORMAT ET LE RÉGLAGE DES IMAGES :

• Si votre document ne contient que de l’image bitmap, photo, ou brut de scan, elles doivent être impérativement au format TIF ou EPS (sans tracés ni couches, ni calque).
• Définition minimum de l’image à l’échelle 1 : de 600 dpi pour le noir et blanc ou niveau de gris et 300 dpi pour la couleur. Les autres formats sont à exclure (bmp, pict, jpg, etc.).

• Les fichiers incluant des couleurs, images ou photos doivent êtres convertis en mode CMJN* (pour la séparation quadrichromique des films d’impressions) et non en mode RVB (réglage par défaut de votre image pour l’écran vidéo de votre ordinateur). De même tous les documents en EPS, les fichiers XPRESS, InDesign, doivent être préparés en séparation CMJN.

• Les fichiers incluant des couleurs en aplat spécifiques, on parle ici de ton direct, (cas typique des logos ou de documents à 2 ou 3 couleurs) doivent être signalés, avec indication de la référence des couleurs. Utiliser la norme PANTONE exclusivement. Elle s’établie à l’aide du nuancier de même nom (exemple : bleu PANTONE 265 CV).

A FOURNIR AVEC VOS FICHIERS NUMÉRIQUES :

• Fournir au minimum une épreuve sur papier de bonnes définitions (au moins 600 dpi) et en couleur de votre fichier pour un contrôle avant et après flashage*. Si le budget le permet l’idéal est de fournir un “cromalin” ou un tirage postscript haute définition étalonnée, Iris, Matchprint…

• Si vous avez une imprimante de type postscript en laser ou jet d’encre couleur, fournissez un tirage de contrôle des séparations. Pour le CMJN, soit quatre feuilles, une par couleur. En plus d’être un élément de contrôle pour votre imprimeur, il vous permet de tester vous-même la bonne séparation de votre document. Utilisez la même version du RIP postscript de votre imprimeur ou flasheur.

• Indiquer la linéature à choisir, ou la trame offset du document à réaliser. Elle est en général de 150, voir 130, rarement en dessous (basse définition). Pour des réalisations de qualité supérieure, la trame peu atteindre 180, voir 200, demandez à votre imprimeur.

Vous pouvez donner les renseignements utiles suivants :
• Avec quel logiciel (indiquer la version), vous avez traité vos documents : Illustrator, Photoshop, FreeHand, Corel Draw…
• Le type d’ordinateur utilisé : PC sous Windows ou Linux, MAC, station de travail…

Une adresse utile sur le sujet et qui est devenu à force de succès un livre : Le Guide de la couleur par Emmanuel Florio

Bibliographie :

  • Guide de la Couleur - E. Florio - Éditions Atelier Perrousseaux
  • Mise en page et impression - Y Perrousseaux - même éditeur
  • Manuel de typographie française élémentaire - même auteur et éditeur.